Prévention de la violence
André Giordan, mis en ligne le 16 janvier 2015.
Le peuple français s’est levé spontanément pour défendre la liberté d’expression et la démocratie après ces lâches attentats. Mais après ?.. Encore faut-il que de ces mots émergent du sens et des actions concrètes. Certes cet élan « je suis Charlie, je suis Juif, je suis Policier » pourrait se prolonger à court terme sur le plan économique pour faire face à la crise actuelle. Sans aucun doute, il est un autre aspect plus essentiel à prendre en compte : c’est celui de l’école. Certes la question de cette institution dans la Nation a été posée à propos des remous suscités par les refus ou les remous autour de la minute de silence. Toutefois, on a minimisé la question. Progressivement (...)
Jacques Nimier, mis en ligne le 23 mars 2014.
Sur le site de Jacques Nimier
Jacques SALOMÉ
C’est devenu une banalité que de le rappeler : il y a aujourd’hui beaucoup de violence à l’école. Or sans rien retirer de toute la violence qu’exercent certains jeunes il m’a paru intéressant de tenter de montrer, combien aussi le monde actuel, celui des adultes, le système social et scolaire pouvaient faire violence aux enfants et engranger en eux frustrations, désarrois et réactions défensives. Ainsi il ne s’agira plus de chercher des coupables mais de comprendre comment nous sommes tous pris dans un même système qu’il nous est nécessaire de faire évoluer.
Nous exerçons beaucoup de violences… dans la plus parfaite des (...)
Armen Tarpinian, mis en ligne le 23 février 2014.
Source : Texte paru sous le titre "Le désir d’apprendre. Effet-Pygmalion et Effet-Persée", dans la Revue de Psychologie de la Motivation, " L’école aujourd’hui et demain ", N° 18, 1994.
La famille, l’école et la société
S’interroger sur l’école, sur ses finalités, sa capacité d’éveiller et de satisfaire le désir d’apprendre de l’enfant, sur sa force de socialisation ou, au contraire, sur la violence implicite de son fonctionnement élitiste et les inadaptations, qu’il entraîne, c’est s’interroger sur les valeurs qui l’animent. À cet égard, on peut dire qu’en termes de culture, c’est-à-dire de valeurs consciemment ou inconsciemment transmises, l’école est le produit de la société (...)
La violence EST. Ne bougeons plus, nous sommes cernés !
Marie-Françoise BONICEL
( Les extraits encadrés sont issus de "l’Ecole dans la Littérature" de Claude Pujade-Renaud. L’harmattan, 2004). inShare Traversant le temps et l’espace, elle imprègne les cultures et les civilisations et s’inscrit dans les récits religieux ou les mythes les plus anciens. Omniprésente, épousant l’évolution des sociétés et se déclinant sous des formes variées, elle développe sa formidable énergie : violence de la nature et violence sociale, violence économique et violence religieuse, violence privée et violence publique, violence physique et violence psychologique, violence du chaos ou violence (...)
Le territoire de l’éducation a changé de visage
L’école est en effet une communauté humaine, et comme telle, traversée par la violence interne à chaque individu, aux groupes sociaux qui la composent et à sa propre violence institutionnelle. Organisme vivant et poreux, elle est aussi contaminée par la violence endémique externe, celle qui cristallise la difficulté du « vivre ensemble » des institutions, des groupes sociaux ou des nations Mais alors que nous nous escrimons à élaborer de nouvelles cartes, nous persistons à les lire avec dans nos têtes des modèles anciens.
La formation des enseignants est un des facteurs qui peuvent contribuer à repérer cette violence, à (...)
Vincent Roussel, mis en ligne le 2 avril 2013.
Coordination française pour la Décennie
SITE
Au début du XXième siècle, l’Assemblée générale de l’ONU a invité tous les Etats membres à prendre les mesures nécessaires pour que la pratique de la non-violence et de la paix soit enseignée à tous les niveaux de leurs sociétés respectives, y compris dans les établissements d’enseignement.
Dans cet esprit, la Coordination française pour la Décennie a lancé en 2002 une Campagne pour l’éducation à la non-violence et à la paix à l’école, convaincue par des expériences de plus en plus nombreuses, que la formation des adultes et des enfants à la gestion concrète et non-violente des conflits est possible et bénéfique.
Nous (...)
Daniel Favre, mis en ligne le 24 mars 2013.
L’auteur de Transformer la violence des élèves : Cerveau, Motivations et Apprentissage, paru aux éditions Dunod en 2007, interviewé par Brigitte CICCHINI, journaliste, explique sa démarche transdisciplinaire et le sens de ses recherches commencées en 1994 sur les liens entre l’échec scolaire et la violence scolaire.
Face à la violence, comment former les enseignants ?
Brigitte CICCHINI : Dans quel contexte ce livre est-il né ?
Daniel FAVRE : Ce sont les réactions de mes étudiants, d’enseignants ou de formateurs que j’avais en formation ou celles des différents publics que je rencontrais lors de mes conférences, qui m’ont amené à penser qu’il y aurait un intérêt (et (...)
Longtemps, l’insécurité dont se plaignaient les habitants de certains quartiers a été ramenée à un ressenti ou à un fantasme qui faisait douter de sa réalité. L’insécurité n’est pas réelle, disait-on, c’est une vision du monde, notamment celle de « petits Blancs » aigris et racistes qui rêvent de pratiquer l’auto-défense et de s’organiser en milices. Mais, peu à peu, il a fallu se rendre à l’évidence, l’insécurité n’était pas pure imagination. Dans les années quatre-vingt-dix, elle devient d’ailleurs la première préoccupation des Français. Elle l’est toujours aujourd’hui.
La crise économique est une des causes les plus souvent évoquées pour expliquer la croissance de l’insécurité ou la (...)
Maridjo Graner, mis en ligne le 22 mars 2013.
Il est généralement reconnu que l’estime de soi éloigne le besoin de recourir à la violence pour s’affirmer ainsi que le danger d’en être victime. Les mallettes pédagogiques de la Fédération nationale Couples et familles, présentées ici, proposent aux élèves des classes maternelles, primaires et secondaires un grand nombre d’exercices destinés à développer tant l’estime de soi que le respect des autres.
Raisons d’être
Nul ne peut être heureux s’il ne jouit de sa propre estime - J.-J.Rousseau
La conscience de soi et l’individuation, caractéristiques du passage de l’animal à l’homme, s’accompagnent du sentiment intime qu’a l’individu de sa propre importance. Lorsque ce (...)
La façon dont un pays aborde les problèmes de violence à l’école révèle un peu de ce qui constitue son caractère, dans ses dimensions philosophique, culturelle, politique, économique, sociale… Tandis qu’un pays centralisé voudra mettre en place des plans à l’échelle du territoire, un autre laissera aux communes ou aux établissements le soin de prendre des initiatives sur mesure. Ici, l’ordre et la discipline seront privilégiés et la sanction prioritaire. Et là, on laissera s’exprimer davantage de liberté pour accompagner l’enfant vers l’autonomie et la responsabilité.
Toutes les évaluations montrent que les politiques les plus efficaces sont celles qui agissent sur le climat (...)
Daniel Favre, mis en ligne le 20 janvier 2012.
Au fondement de cette réflexion : distinguer l’agressivité - pulsion au service de la vie comme la faim, la soif ou la pulsion sexuelle - de la violence qui correspond à une "addiction sans drogue" nous portant à soumettre les autres : à la fois nous protéger et nous sentir en position dominante de façon insidieuse ou brutale. l’école peut aggraver ou aider à dépasser des comportements acquis dans la fratrie.
1- Former les enseignants à la pensée non-dogmatique
Selon des études faites en France, au Canada et en Suisse, les élèves désignés comme violents par les enseignants présentent un « déficit d’autorégulation » (Cf. Favre, 2007). Ces recherches ont montré que ce (...)
Isabelle Canoui, mis en ligne le 31 octobre 2011.
Texte paru dans la Revue de Psychologie de la Motivation, N°31, 2001,
Je considère comme une grande chance d’avoir à enseigner la littérature dans les classes du secondaire. Cela me permet, en effet, d’allier mon intérêt pour ces textes, pour la psychologie en général et la Psychologie de la motivation de Paul Diel en particulier. Les œuvres, à travers leur forme littéraire et le contexte historique dans lequel elles se situent, nous parlent de l’homme, de ses désirs, de ses motifs plus ou moins justes ou erronés, de ses angoisses, de ses bonheurs, de son incessante « délibération intime » en vue de trouver une satisfaction que la vie n’assure pas d’emblée que ce soit au (...)
Spécial GUIDE DE RESSOURCES, 2011-2012.
350 références pour le développement relationnel et l’apprentissage de la gestion non-violente des situations de conflit Le 20 juillet 2011 est une date importante sur le chemin de la reconnaissance de l’éducation à la gestion non-violente des conflits. Une cinquantaine de sénatrices et sénateurs français (http://www.senat.fr/leg/ppl10-769.html) ont en effet déposé une proposition de loi prônant l’introduction de la formation à la résolution non-violente des conflits à tous les niveaux du système éducatif français.
Cette proposition de loi est le fruit d’un long travail effectué par les élu-e-s en collaboration avec un collectif (...)
Vincent Roussel, mis en ligne le 30 septembre 2011.
Introduction
L’éducation à la non-violence et à la paix a pour objectif de donner aux élèves les compétences relationnelles et sociales qui leur permettent d’adopter des comportements non-violents dans leurs relations interpersonnelles et dans leurs engagements sociaux. Elle vise, à travers la promotion de la non-violence des comportements, à l’adoption et à la défense par les élèves des diverses valeurs de la culture de non-violence et de paix.
Notre Coordination, à la suite des lauréats du prix Nobel de la paix et de l’Assemblée générale de l’ONU, demande que cette éducation à la non-violence et à la paix soit introduite comme objet d’études dans les écoles, les collèges, (...)
Jessica et Ludivine sont en 5ème SEGPA. Elles témoignent ensemble :
Ludivine : “Au début, dans la cour on commençait à se disputer et tout ça … après on s’est engueulé et on se disait de gros mots et après il y a un groupe de filles qui est venu dans le CDI et elles m’embêtaient. J’ai été voir Madame Roussier, je lui ai dit ce qui se passait et elle m’a dit qu’on allait faire une médiation et après on s’est expliqué avec Jessica. ”
Jessica : “Je ne sais pas… j’avais envie de la taper, alors je la tapais quand j’en avais envie. Quand je voulais la défendre, je la défendais mais c’était rare que je la défendais : c’était plutôt que je la tapais. Après elle est allée demander une (...)
Pour une éducation à une saine gestion des conflits
"Madame, c’est vrai qu’une bombe lacrymogène dans les yeux, ça peut rendre aveugle ?"
Il est 16 h 10 dans cet établissement de la banlieue nord. La sonnerie vient de retentir et ce petit 6ème qui m’interroge cherche de l’aide. Il raconte ce camarade qui l’a menacé à la sortie du collège, mais aussi sa peur de « balancer » et sa crainte des représailles. L’affaire en est à ses débuts et sera rapidement réglée.
C’est en 1992 que, à une époque où la violence ne faisait pas la une des médias, professeure principale d’une classe de collégiens de 5ème en difficulté scolaire à Sarcelles, j’ai pris (...)
Paul Robert, mis en ligne le 13 janvier 2011.
KiVa Koulu
Le programme finlandais KiVa Koulu de prévention du harcèlement à l’école a été mis au point entre 2006 et 2009 par l’Université de Turku . Le département de psychologie et le Centre de recherche sur l’apprentissage de cette Université ont collaboré dans cette entreprise. En 1998 déjà, l’Acte sur l’Education fondamentale avait proclamé (section 29) le droit à un environnement d’apprentissage sûr. Devant la permanence des faits de harcèlement entre pairs et à la suite des massacres perpétrés dans des établissements scolaires, le ministère de l’Education a décidé de soutenir le programme de l’Université de Turku qui a été lancé fin 2008 par une large campagne (...)
Brigitte Liatard, mis en ligne le 13 décembre 2010.
"Qui a des informations à donner" ?
Jamais la classe n’a été aussi silencieuse, les visages sont fermés. Succédant à la CPE, la responsable de la Brigade Départementale de Protection de la Jeunesse réitère sa demande : plusieurs élèves de cette classe de 4° d’un collège du sud-est ont fugué ; ils sont partis avec du matériel de camping et l’on craint qu’ils ne se soient installés au bord de la rivière que les pluies torrentielles de cet automne menacent de faire déborder.
Il est évident que certains de leurs camarades sont au courant. Mais parler ? Ne pas parler ? Dénonciation ? Voire délation ? Les choses ne sont pas claires dans l’esprit de ces adolescents et la question (...)